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Le projet d’Evan puise son inspiration instrumentale dans les racines des musiques traditionnelles Bretonnes et Old Timeet s’articule autour d’un dispositif graphique pré-cinématographique : le Panorama mouvant, appelé aussi Crankie Box.

 

« Boite à image », « Théatre d’ombre », « Cinéma traditionnel », la Crankie Box se veut artisanale et low tech. Cet Automate non électrifié évoque et stimule l’imaginaire avec la poésie des jeux d’enfants, la douceur des ombres chinoises et la puissance de l’intemporalité.

 

Accordages, timbres, grooves, émotions, rôles musicaux, le violon traditionnel, ou fiddle, comme on le nomme dans les cultures anglo-saxonnes, est polyvalent et versatile. De tout temps, l’instrument comme ses interprètes ont éveillé fantasmes et croyances dans les sociétés populaires. Ces idées constituent la genèse du projet et de son univers visuel et musical emprunt de poésie.

 

Le dialogue avec le violon et les musiques traditionnelles devient alors une évidence. Les sujets de discussion ne manquent pas dans le grand livre de l’imaginaire populaire : une histoire de violoneux qui commande aux loup dans le Morvan, le chant d’une pauvre femme transformée en fiddle au fond d’une vallée des Appalaches, le diable qui attise les querelles grâce à l’accordage de son instrument et ses morceaux magiques en Norvège. A travers ces sources d’inspiration musicales et graphiques, les cheminements de création se multiplient. Les univers et les créativités se nourrissent et s’entrelacent.

 

Ce projet, de part ses différents univers, illustre de manière explicite l’émulation artistique qui donne naissance à une œuvre. Plusieurs chemins de création se mettent en place. Des allers-retours s’opèrent lors de la réflexion et de la réalisation. L’esthétique des pièces ainsi générées peut en être influencée. En définitive, l’œuvre finale se retrouve étroitement liée aux processus de création utilisés durant la gestation du projet.

 

Ainsi, pour le volet recherche du Projet d’Evan, la démarche de recherche-création s’impose naturellement et prend tout son sens. La méthodologie choisie implique une posture de recherche atypique. L’artiste est à la fois chercheur et partie intégrante de l’objet de recherche : les processus de création de l’œuvre. Ici, la recherche-création permet, non seulement, au chercheur de comprendre les processus de création qui s’opèrent ; mais peut également, par le biais de boucles successives de réflexivité, éclairer le travail de l’artiste et enrichir l’œuvre elle-même.